On évoque régulièrement la nationalité d’une voiture (française, allemande, japonaise…) mais bien souvent cette nationalité ne rime pas à grand-chose. Explications avec la Volvo C30.
Au début des années 2000, la gamme Volvo est orientée autour de 4 séries de véhicules. Pour les modèles compacts les S40 et V50. Au-dessus la S60 et enfin pour le haut de gamme les S80, V70, XC70 et le premier SUV de Volvo le XC90.
Si Volvo jouit (à juste titre) d’une réputation de sécurité, de confort, de bonne finition, de véhicule haut-de-gamme, de design suédois, et d’un certain niveau d’écologie, en revanche Volvo n’a pas la réputation d’être un constructeur fabriquant des voitures fun et amusante à conduire.
Le projet :
Volvo se demande comment rajeunir sa clientèle et séduire les clients d’Audi A3, d’Alfa 147 et de BMW Série 1. Volvo voulait séduire les urbains de 25-35 ans, sans enfants, célibataire ou en couple.
Le constructeur nordique demande donc à Simon Lamarre de se pencher sur l’idée d’une nouvelle voiture.
Simon est canadien, après ses études, il va dans un camp de vacance en Suisse et rencontre celle qui deviendra sa femme, une Suédoise. Il décide donc de s’installer en Suède et commence à travailler pour SAAB, à la réalisation de maquettes. Mais après quelques années, Simon ne voit pas d’évolutions, il décide de quitter SAAB, afin de frapper à la porte de l’autre constructeur suédois : Volvo.
Simon commence à travailler sur l’intérieur du XC90 et de la S80.
Le concept annonciateur
Lorsqu’il commence à travailler sur ce nouveau projet, il se souvient d’un concept Volvo le SCC :
Présenté en 2001, le SCC pour Safety Concept-Car, illustre un modèle compact avec de nombreuses innovations afin d’améliorer la sécurité des voitures :
– Montant de pare-brise transparent
– Radar anticollision avec freinage d’urgence automatique
– Connexion entre un téléphone portable et la voiture
– Système anti-angles morts (BLIS)
– Régulateur de vitesse adaptatif
– Feux de stop clignotant en cas de freinage d’urgence
– Caméra de sécurité
– Projecteurs directionnels
– Volant réglable en hauteur et en profondeur
– Interface homme-machine
– Accès et démarrage mains-libre
– Siège arrière réglable en hauteur.
Ce concept avait marqué les esprits lors de sa présentation. Simon se dit que cela serait bien de s’en inspirer.
D’autant plus que par le passé Volvo a déjà produit une voiture compacte et sportive la 480ES dont une version Turbo qui est resté dans la mémoire de nombreux amateurs.
Côté design on trouve déjà sur ce concept de 2001, nombreux éléments qui seront repris sur le concept C30 en 2006 et le modèle de série en 2007.
Références au passé
Vitre de hayon descendant bas sur le bouclier arrière, protections au niveau du bas de caisse et des arches de roues, teinte contrastée, feux arrière en forme de fer à cheval…
Volvo présente en janvier 2006 à Détroit, le C30 Concept annonciateur de la futur C30 qui en sera très proche.
Design aguicheur, carrosserie exclusivement proposé en 3 portes, (jugé plus dynamique et ainsi éviter de concurrencer trop frontalement les S40 II et V50), grande jantes, moteurs performants, plus de banquette mais 2 sièges arrière rabattables… Tout est fait pour séduire une clientèle jeune et urbaine.
Elle reprend la planche de bord, les moteurs et la plate-forme de la S40 II et la V50, tout comme la console centrale « flottante », dégageant ainsi un espace de rangement.
Révolution pour une Volvo
Elle sera la première Volvo à être autant personnalisable. Couleur de la teinte, du contour de la carrosserie, de la sellerie, de la moquette, de la console centrale « flottante »… tout est personnalisable. Volvo proposera même du covering au goût… limite douteux
Volvo se sert sur l’étagère
Pour la plateforme, elle est appelée C1 dans le groupe Ford (propriétaire de Volvo depuis 1999). Elle sera partagée avec plusieurs autres véhicules. Chez Ford, c’est le C-Max premier du nom qui l’inaugure en 2003, suivi par la Focus 2 (2004), la Mazda 3 (2004), la Volvo S40 (2004) et V50 (2004). Puis en 2005 le Mazda 5, la Volvo C70 en 2006 et donc notre C30 en 2006.
Puis la marque à l’ovale modifiera cette plateforme à la fin des années 2000 et d’autres modèles reprendrons cette plateforme.
Le C-Max 2 et Grand C-Max 2 (2010),la Focus 3 (2011), le Kuga 1(2008) et 2 (2013). Jaguar et Land Rover (JLR) constructeurs d’origine anglais, qui faisait partie du groupe Ford, a été revendu à l’indien Tata en 2008, utilisera aussi la plateforme pour le Freelander 2.
Une plateforme rentabilisé
Cette plateforme a été modifiée pour s’adapter aux voitures plus longues commercialisées à partir du milieu des années 2000. Rebaptisée EUCD, elle sera utilisée par Ford pour la Mondeo 3, les Galaxy 2 et S-Max 1. Volvo toujours avec la gamme 60 (S60 II, V60 et XC 60), la gamme 70/80 (S80 II, V70 et sa version baroudeuse XC70).
Donc au début des années 2010 toute la gamme Volvo repose sur cette plate-forme à l’exception du SUV XC90.
Land Rover, sort l’Evoque en 2010, conçut sous l’ère Ford, il reprend la base du Freelander 2 et donc la plateforme C1. Puis l’Evoque 2 réutilisera l’EUCD dans une version modifiée même si JLR ne fait plus partie du groupe Ford. Cette nouvelle évolution s’appelle PTA. La société sœur Jaguar utilisera aussi cette plateforme dite D8 pour l’E-Pace, un petit SUV. Land Rover toujours, sortira en 2015 le Disco Sport qui reprend la D8. 20 ans après son introduction sur le marché, cette plateforme est encore utilisée.
Volvo passe à l’est
Volvo se fera racheter en 2010 par le constructeur chinois Geely
Geely ? Un groupe chinois crée en 1986. Au départ Geely crée des composants pour frigo et congélateurs puis se diversifie. En 1997, Geely se lance dans la fabrication de voitures. Le premier modèle sera la HQ. Non pas pour Haute Qualité (ça sera tout le contraire xD) mais pour Haoqing. Ce modèle est étroitement dérivé de la Daihatsu Charade.
Bref au départ personne n’entend trop parler de Geely, qui débute dans l’univers automobile, en produisant des voitures bas de gamme, où le style n’est clairement pas la priorité. Puis au cours du milieu des années 2000, Geely comme d’autres constructeurs chinois, se mettra à copier d’autres constructeurs de renom.
En 2009, Geely commence à faire parler de lui, en présentant la GE. Une pâle copie de la Rolls-Royce Phantom. Comme le dit le dicton « Peu importe qu’on parle de toi en bien ou en mal, du moment qu’on parle de toi »
En 2015, le constructeur chinois reprend la base de la S80 II et produit la GC9.
Elle est dessinée par Peter Horbury. Peter, aura travaillé sur la Chrysler/Simca/Talbot Horizon, puis entre chez… Volvo ! Sous sa direction seront conçus les C70 coupé, le XC90… Puis au début des années 2000, il s’occupe du design des marques « Premier » du groupe Ford (comprenez les marques haut-de-gamme). Aston Martin, Jaguar, Land Rover et donc de Volvo. Puis il sera directeur général du style pour le groupe Ford US (Ford, Lincoln et Mercury). Enfin au début des années 2010, il rentre chez Geely.
Retour à notre C30 !
Une production mondiale
Pour les moteurs les 4 cylindres essence sont d’origine Ford, produit à Valence en Espagne, les 5 cylindres essence et Diesel, sont conçus et fabriqués par Volvo à Skövde en Suède.
Les boîtes de vitesses manuelles par Ford à Bordeaux (Blanquefort). Les boîtes automatiques ? Tout dépend du type de boîte. Les Geartronic sont produites par Aisin au Japon, les doubles-embrayages par Getrag (équipementier allemand) produites à Bari en Italie.
Vous suivez toujours ? Tant mieux, ce n’est pas fini !
En cours de carrière, la C30 se débarrassera des moteurs atmosphériques pour des moteurs avec turbo qui ne sont ni plus, ni moins que les moteurs Ecoboost de la maison mère, produits cette fois-ci à Cologne (Allemagne).
Les moteurs Diesel 4 cylindres sont issus de la coopération Ford-PSA signée à la fin des années 90. Ainsi le 1.6 110 et le 2.0 136 sont des HDI bien connus dans nos contrés puisqu’il a équipé une flopée de modèles (207, 407, DS4, C4, C5, Picasso, 307…). Contrairement à PSA, ces moteurs ne seront pas produits en France, mais au Royaume-Uni à Dagenham.
En 2010 donc, Ford se sépare de Volvo, racheté par Geely, un constructeur automobile chinois.
La C30 tout comme ses sœurs S40 et V50 sera produite en Belgique à Gand.
Résumons ! La C30 est donc une voiture conçue par un constructeur d’origine suédoise, appartenant à un constructeur américain basant ses activités européennes en Allemagne, racheté par un constructeur chinois. La voiture a été dessinée par un canadien. Les moteurs venaient d’Allemagne, du Royaume-Uni, de Suède et d’Espagne ! Les boîtes de vitesses de France, d’Italie et du Japon.
Elle reposait sur une plateforme utilisée par des constructeurs américains, japonais et anglais (même si ce dernier a été racheté par des indiens)
Le tout assemblé en Belgique !
Donc cette C30, est-ce une voiture suédoise ? Française ? Anglaise ? Allemande ? Japonaise ? Belge ? Italienne ? Canadienne ? Européenne ? Mondial ?
Un cas pas unique mais poussé à son paroxisme
Et là je n’ai évoqué que certains fournisseurs (moteurs, boites…) Mais dans le détail ça peut aller plus loin, si on commence à regarder les équipementiers de plus près.
Voyons à présent un autre exemple, la Citroën C6.
On peut se dire, finalement c’est bien une voiture française Monsieur !
Bien sûr elle est fabriquée par Citroën, en France à Rennes ! D’ailleurs elle était souvent dans la cour de l’Elysée.
Toutefois à y regarder de plus près, en particulier au niveau des fournisseurs, tous ne sont pas Français.
Le système multimédia (GPS) est fourni par Magneti Marelli (Italie), le becquet mobile par Webasto (allemand), la batterie par Varta (allemand), la boîte automatique par Aisin (japonais), l’éclairage intérieur par Hella (allemand)…
Ce qui complique encore plus les choses, c’est que ces équipementiers s’implantent à proximité des usines des constructeurs, embauchent alors des ouvriers de la nationalité dudit pays.
Car la nationalité est une question de point de vue.
Audi, Toyota, Mercedes, Volkswagen…
Ainsi on évoque souvent le cas de Toyota en France, qui produit la une bonne partie des Yaris en France ainsi que sa version SUV la Yaris Cross. Toutefois n’est-ce pas là une forme de délocalisation de la part de Toyota ? Est-ce qu’un constructeur qui produit des véhicules hors de ses frontières nationales ne délocalise-t-il pas ?
Bien souvent dans le débat public (en particulier dans notre cher pays) on évoque la question de cette délocalisation pour nos constructeurs tricolores, en citant en exemple les constructeurs allemands. C’est vite oublier que les constructeurs, mêmes allemands, produisent eux aussi ailleurs qu’en Allemagne.
La Hongrie accueille la production des Mercedes-Benz CLA et CLA shooting brake, tout comme les Audi Q3 et Q3 Sportback, le TT et TT Roadster, l’Usine de Győr à produit plus d’1.6 millions de moteurs en 2021.
Le Mexique est la terre de naissance du Q5 et Q5 Sportback, tout comme le Tiguan Allspace, la Jetta et le Mercedes GLB.
Les USA exporte les SUV GLS et GLE (et en leurs temps les R et GL), c’est aussi le lieu de production d’une bonne partie des BMW X (X3/X4/X5/X6 et X7)
La Slovaquie produit la Up !, tout comme le Touareg, le Cayenne, les Q7, Q8 et les Land Rover Discovry et Defender.
La Chine envoie de nombreux modèles destinés au marché Européen. Le BMW IX3, les MG (MG Marvel R, MG4, MG5, ZS…), la DS9, la Citroën C5X, les Seres, l’Aiways U5, les Lynk&co, les Leapmotor la Volvo S90, les BYD…
L’A1 est produite en Espagne chez Seat aux côtés de la Polo et de l’Ibiza.
Autre exemple, la Mini, originellement constructeur anglais, rachetée par BMW à la fin des années 90, produit la version cabriolet et le Contryman aux Pays-Bas (à côté du X1).
Pourquoi ces usines en dehors des frontières nationales du constructeur ?
Deux raisons principales :
La première c’est de produire là où la demande est la plus forte par marché. L’Europe est relativement peu friande de grand SUV, contrairement aux USA. C’est pour cette raison qu’ils sont produits là-bas pour Mercedes et BMW. L’un des moyens de savoir à quel marché se destine un véhicule est de voir sur quel salon, le dit véhicule est présenté. Salon de Pékin ? Le véhicule sera principalement distribué en Chine. Ceci dit, les salons se font moins présents ces dernières années.
L’autre raison est d’ordre économique. Les coûts de productions ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre, surtout en prenant en compte les coûts de transports. Avoir deux chaînes de production n’est pas rentable surtout si les prévisions montrent une faible diffusion du véhicule. La DS9 par exemple est principalement destiné à la Chine, DS ne prévoit pas d’en vendre beaucoup en Europe, la production se fait donc en Chine puis est exportée vers le vieux continent.
De multiples préparateurs
Pour en revenir à notre C30, Volvo engageait via Polestar, des modèles en championnat de tourisme anglais et suédois.
En 2010, Polestar et Volvo présente la C30 Polestar Performance Concept Prototype, afin de renforcer l’attrait de la C30, communiquer sur le STCC (championnat suédois de voiture de tourisme)
Au programme moteur T5 2.5 retravaillé en profondeur, nouveau turbo KKK, bielles, pistons et arbre à cames modifiés. A l’arrivée 405ch et 510Nm !
Transmission Haldex, différentiel Quaif, ressorts et amortisseurs fournis par Öhlins, rapport de démultiplication de la direction revu, freins Brembo à 6 pistons à l’avant et 4 à l’arrière, jantes BBS pneus Pirelli P Zero en 19 pouces. Sièges compétition, sellerie cuir et harnais 4 points pour l’intérieur
D’autres préparateurs se sont penchés sur la C30.
Heico Sportiv en 2007, présente une C30 au SEMA de L.A. Au programme décorations extérieur spécifique, intérieur cuir orange, quadruple sortie d’échappement, châssis abaissé de 40 mm, moteur T5 poussé à 300ch qui lui permet d’abattre le 0 à 100km/h en 5.4 secondes.
Un an auparavant, Heico sportiv, en association avec Burton Snowbords, va présenter une C30 spéciale « montagne ». A l’extérieur, on trouve un motif Heico-Ice (camouflage) sur toute la carrosserie et une quadruple sortie d’échappement en inox.
Sous le capot, un nouveau turbo fourni par Borg-Wagner avec soupape de décharge modifiée, électronique revu, nouvel échangeur air-air… Résultat ? 300ch transmis aux 4 roues, grâce à Haldex.
A l’intérieur, c’est du cuir bicolore qu’on retrouve, et emplacement dédié pour un Ipod et un téléphone Motorola Moto Q (on est en 2006 je vous rappelle !)
Dans le coffre prend place un système de rangement de planches intégré, des fixations spécifiques, pour bottes et casques, éclairés par des LED.
2006 toujours et le SEMA Show, IPD (International Product Development) présente la C30 modifiée par leurs « soins ». Pour l’extérieur, une peinture « Brillant Blue » se marie avec la couleur « Sun Yellow » sur les jantes et une bande traversant le voiture. Les portières seront modifiées pour être à ouverture papillon.
Le coffre se voit doté de deux bonbonnes NOS, ainsi qu’une sono spécifique.
L’intérieur, est aussi bleu et jaune, avec une console centrale jaune intégrant un système Alpine, le haut de la planche de bord est recouvert de bleu.
Quant au moteur, il est revu en profondeur. Nouveau système d’admission d’air Typhoon par K&N turbo KKK revu, travaillant avec un compresseur Lysholm. A l’arrivée la puissance passe de 220ch à 384ch et 533 Nm. Le tout passe par une boîte manuelle à 6 rapports.
SEMA show de LA en 2006 toujours avec la troisième proposition baptisée Evolve. Le préparateur dira s’être inspiré de la F1. Là encore le moteur est revu de fond en comble pour passer à 507ch (comme une M5 e60 à moteur V10), grâce à deux turbos. Pour passer le tout, là encore la transmission intégrale est de la partie.
La carrosserie est revue également, avec un kit inspiré de la F1.
Les freins sont là aussi spécifiques, avec pas moins de 14 pistons. Dont 6 pour les freins arrière. Diamètre revu à la hausse pour les disques, système hybride mécanique/hydraulique pour le frein à main.
Côté châssis, on fait appel à Koni, associé à des ressorts Eibach, jambes de forces là aussi Koni. La suspension peut se régler en hauteur, sous le capot pour l’avant et grâce à un dispositif placé dans le diffuseur arrière.
Pour les roues, on passe à 19 pouces, avec écrou central en 265 pour l’avant et 355 pour l’arrière.
A l’opposé des versions sportives
L’Europe du nord est souvent à la pointe de l’écologie, Volvo ne fait pas exception et présente plusieurs versions « éco-friendly ».
La version Flexfuel d’abord, avec le 1.8 (Ford fera de même avec les Focus et C-Max doté du même moteur), retravaillant au passage certaines pièces spécifiques. Ses sœurs S40 et V50 auront aussi le droit à ce traitement de faveur. Mais commercialisée à une époque où ce carburant était peu répandu dans certains pays d’Europe, elle ne rencontre pas le succès.
Autre variante, cette fois-ci pour le 1.6 Diesel, les versions Driv-e. Au menu : rapports de boites allongés, indicateur de changement de rapports, pneus à faible résistance au roulement, stop&start… Le tout pour une consommation mixte à 3,8L/100km (cycle NEDC) et 99g/km
Par-ailleurs Volvo construira 250 exemplaires de C30 Electric. La batterie de 24kWh, trouvera sa place entre les sièges gauches et droits et à la place du réservoir de carburant. Homologué pour 163km d’autonomie sur le cycle NEDC, Volvo tablait plus raisonnablement à 150km. Le moteur offrait 111ch et 220Nm. La vitesse était limitée à 130km/h. Elle était dotée d’un petit réservoir d’éthanol de 14,5 litres pour le chauffage. Chauffage qui pouvait donc être alimenté par de l’éthanol ou directement par la batterie de traction. Elle était disponible en location longue durée dans certains pays (Norvège, Suède, Pays-Bas…)
Restylé en 2009 (en même temps que sa grande sœur la C70), elle s’offrait une nouvelle face avant avec des projecteurs plus expressifs.
Elle participe aussi au projet One Tonne Life : un projet réunissant A-Huss (constructeur de maison basse consommation), Vattenfall (l’EDF suédois) et Volvo. L’objectif ? Passer de 7,3 tonnes de CO² émis par une famille « moyenne » à 1 tonne/an et par habitant. Objectif quasiment atteint puisque la famille « test » est descendu à 1,5 tonne/an et par habitant. Hélas non atteint car certaines émissions liés à la fabrication des panneaux solaires, de la C30, de la maison, du mobilier et de l’habillement n’ont pas pu être supprimé (comme certaines émissions de NRJ 12)
La fin de la C30
La C30 quitte les lignes de production de l’usine belge en 2012, après 209 674 exemplaires produits, contre 418 884 pour la S40 et 519 007 pour la V50. Ces 3 modèles sont remplacés par la V40 II (oui l’appellation chez Volvo n’est pas toujours simple). Fini la berline coupé 3 portes, (les berlines 3 portes ne se vendent plus, Mercedes à abandonner cette carrosserie 3 portes au moment de remplacer la Classe A en 2012). Fini également la déclinaison 4 portes souvent peu appréciée sur le segment C. A la place Volvo sort donc la V40, berline à mi-chemin entre la berline 5 portes et le break, 5 places, plus classique.
Toujours dessinée par notre ami Simon, elle repose toujours sur cette plateforme C1.
Elle sera la première voiture au monde (et à ce jour la seule) à intégrer un airbag piéton. La V40 sera également une rare berline compacte à faire appel à un 5 cylindres pour ses versions les plus puissantes. Elle quittera la scène en 2019, après plus de 600 000 exemplaires produits.
Volvo remplaçant donc cette petite berline chic, par un SUV compact le XC40.
Avec ce SUV, Volvo tourne définitivement la page Ford, puisque la plateforme C1 est abandonnée au profit de la CMA plateforme modulaire, qui est utilisée par le SUV chinois Lynk&Co 01 et les Polestar model 2 et 3. Les moteurs ne sont plus partagés avec PSA ou Ford.
Oui car Polestar fait partie désormais de Volvo et donc de Geely, qui détient également Lotus, Proton, Lynk&co, et une participation dans Smart pour les constructeurs les plus connus, (car Geely compte bien d’autres marques dans son portefeuille). Ainsi en une vingtaine d’années, Geely est passé d’environ 100 000 voitures fabriquées à plus de 1.5 millions. Polestar distribue dans certains pays d’Europe (mais pas en France) certains modèles très étroitement dérivés de modèles Volvo.
Bilan
C’est donc une page qui se tourne, Volvo vendra deux fois moins de C30 que les objectifs fixés. Si elle a des défauts (habitabilité et volume de coffre notamment), elle reste une berline compacte attachante, dotée de 5 cylindres atmo ou turbo, aussi sexy qu’une 147 tout en étant mieux finie et plus fiable, plus chaleureuse qu’une Audi A3 et moins diffusée que la Série 1. De belles config sont à dénicher.
Cette plateforme n’a pas été conçu à l’origine pour être électrifié mais la C30 à reçu une batterie et la V60 à existé en hybride, pas mal pour une plateforme qui date du début des années 2000.
